Sous pression pour réduire le coût budgétaire du bouclier destiné à protéger les Français de la crise de l’énergie, l’état a décidé depuis le 1er Août 2023 une nouvelle hausse de 10% du tarif réglementé de l’électricité.

Cette nouvelle hausse devrait engendrer un surcoût moyen de 160 euros par an et par ménage.

Au total, depuis 2021, le tarif réglementé de l’électricité, dont dépendent quelque 23 millions de clients, aura augmenté de 31 %.

Pour le gouvernement, la promesse de figer les prix de l’électricité, avec une hausse limitée à 15 % maximum en 2023, aura fait long feu. 

CETTE AUGMENTATION S’ADRESSE A QUI ?

L’augmentation s’adresse à tous les consommateurs avec une consommation inférieure à 36 Kva, petites TPE, ménages, artisans, commerçants.

Elle représente un surcoût moyen d’un peu plus de 160 euros par an pour une facture moyenne qui tourne autour de 1.640 euros, pour les ménages qui se chauffent à l’électricité.

BON A RETENIR !

Une hausse de 4% en 2022, puis une nouvelle hausse du tarif réglementé de 15% en début année 2023 et 10% en Août 2023.

31% d’augmentation du tarif réglementé de l’électricité depuis 2021 !

Source LES ECHOS /

Cette décision a été vivement critiquée à l’Assemblée nationale : « C’est scandaleux. C’est les classes populaires et les classes moyennes qui vont payer », a pointé le député communiste Fabien Roussel. C’est « tout à fait anormal que le gouvernement annonce une hausse aujourd’hui alors que rien dans nos coûts de production ne le justifie », a aussi tancé le patron des députés LR Olivier Marleix.

La note aurait toutefois pu être encore plus salée. Dans sa délibération rendue le 22 juin, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) explique que le relèvement des prix atteint en réalité 74,5 % si l’on tient compte de l’évolution de l’ensemble des coûts des fournisseurs (achat d’énergie, transport d’électricité, etc.).

Pour les consommateurs, cela peut sembler paradoxal alors que les prix de l’électricité ont quelque peu reflué sur les marchés, depuis la crise de l’an passé. Ils oscillent désormais entre 90 et 200 euros le MWh en France, contre un niveau proche des 500 euros le MWh, à la même période en 2022.

Dans sa délibération, la CRE rappelle que les coûts d’acheminement de l’électricité sont tirés très nettement à la hausse par les investissements massifs réalisés dans les réseaux (RTE et Enedis). Ceux-ci progressent de 6,79 % au 1er août, viennent ensuite ceux les frais financiers de couverture des fournisseurs, qui s’apprécient avec la hausse des prix de l’énergie, et les frais liés au « rattrapage tarifaire », qui suit le gel des prix mis en oeuvre par le gouvernement Castex dès 2021.

En dépit de cette nouvelle hausse de prix, le gouvernement estime maintenir un bon niveau de protection des Français. « On garde un niveau de protection des ménages satisfaisant : le bouclier tarifaire couvrait 43 % de la facture avant cette hausse, il en couvre désormais 37 % », explique une source gouvernementale, qui rappelle que les Français bénéficient toujours de « l’électricité la moins chère en Europe ». Au total, en 2022, le bouclier énergie aura coûté 24 milliards d’euros aux finances publiques. Pour 2023, il doit encore coûter près de 17 milliards d’euros.

CONCERNANT LE GAZ !

Adieu aux tarifs réglementés de vente du gaz (TRVG), bonjour au « prix repère ». Pour la première fois ce lundi, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a publié le prix indicatif qui doit permettre aux consommateurs de négocier au plus juste leurs contrats de fourniture de gaz, alors que les TRVG disparaissent le 30 juin . Tel un loyer de référence, ce tarif vise à éviter des offres exagérément élevées.

RESULTAT !

La nouvelle révolution pour les entreprises et les particuliers est de produire sa propre énergie.

La crise énergétique pousse les entreprises à multiplier les centrales photovoltaïques sur les toits de leurs bâtiments, et pousse les commerçants, artisans et les ménages à s’équiper en panneaux solaires.

Equipements photovoltaïque au sol, sur mûrs, en toiture ou en ombrière carport solaire.

C’est un virage historique pour tous dans la stratégie d’approvisionnement en énergie car cette nouvelle augmentation risque d’être suivie par d’autres mouvements similaires début 2024, lors de la prochaine échéance de révision de ce tarif réglementé.

De fait, depuis fin avril, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, plaide pour une sortie par étapes du bouclier tarifaire sur l’électricité d’ici au début 2025. Une fin en escalier «pour ne pas inquiéter » les Français, avait-il expliqué. Jeudi dernier, le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, a pour sa part aussi évoqué la fin progressive du dispositif d’ici à fin 2024.